“Le numérique est indispensable pour arriver à une société décarbonée”

“Le numérique est indispensable pour arriver à une société décarbonée”

INTERVIEW. Le numérique est une grande source de pollution. Mais s’il faisait également partie de la solution pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre ? C’est en tout cas le point de vue de Gilles Babinet, co-président du Conseil national du numérique. [Lire plus…]

Ndlr : Voilà qui fait plaisir à lire, un peu d’intelligence systémique de temps en temps… Les pseudo-études qui traitent du sujet sont issues principalement d’ONG soi-disant écolos et donc toujours à charge. C’est par exemple le cas de celle de The Shift Project, qui est une émanation de Jancovici et donc conforme à ce qu’on peut en attendre. Mais elles ne tirent pas le bilan, elles ne font qu’additionner des effets.

En réalité le numérique est le pilier principal de la transition écologique par la dématérialisation qu’il représente. Des voyages virtuels à tout moment, nous aurons même des vacances virtuelles à terme. Des gigatonnes de papier, colle, encre, en moins. Des millions de milliards de kilomètres pour le courrier en moins. Des milliards d’appareils et leurs accessoires en moins. Moins d’appareils photo, moins de lecteurs K7/DVD et CD, moins de DVD/CD/K7 audio et VHS. Avant on avait des discothèques pleines de DVD, de cassettes VHS et audio, de vinyles, maintenant tout tient dans une clé USB.

Et ça c’est aujourd’hui, mais le numérique améliore sa performance au carré de la progression de sa consommation d’énergie. Des disques durs de plus en plus denses, de moins en moins gourmands. Un jour on stockera toute la mémoire de l’humanité dans une boîte de chaussures. Les processeurs sont des milliers de fois plus efficaces d’une génération à l’autre, sans augmenter ou très peu leur consommation.

Le numérique consomme surtout de l’énergie, pas de la matière, que globalement il permet d’économiser. Et fondamentalement l’énergie, c’est propre. Si on nous dit qu’il faut absolument que les datacenters soient alimentés autrement que par du charbon, c’est vrai. Mais c’est une lapalissade, ça ne change rien que les datacenters soient alimentés par du charbon ou des énergies renouvelables si on a de l’électricité au charbon. Nous devons nous débarrasser du charbon, point. Et le numérique n’a rien à voir là-dedans. Ce serait même plutôt le contraire, parce que beaucoup de datacenters sont alimentés par des ENR. Google est NEGATIF en carbone, Microsoft aura résorbé 100% des émissions de toute son histoire d’ici 20 ans. Amazon s’apprête à devenir neutre, avant de devenir négatif à terme. Facebook a installé des fermes de serveurs où la chaleur fatale est exploitée dans des réseaux urbains.

C’est donc dans le numérique que l’écologie est la plus active. Tout n’est pas parfait, d’alerter est très bien, mais de prétendre qu’il est une source de pollution, ça c’est dilatoire et parfaitement faux. Si on tire son bilan, il est largement en sa faveur. Il suffit de voir dans les économies émergentes, où il donne accès à des comptes en banque ou des adresses aux populations, sans devoir en passer par la construction d’infrastructures. Le gain est évident. On implante une antenne, alimentée par des panneaux solaires et des batteries, en plein milieu d’une zone déshéritée, et voilà une population qui accède à internet, aux services bancaires, aux formations en ligne, à l’information… plus écologique, c’est difficile.

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