86% des poissons vendus en supermarché sont issus de la surpêche, dénonce UFC-Que Choisir

86% des poissons vendus en supermarché sont issus de la surpêche, dénonce UFC-Que Choisir

 

« La grande distribution n’a aucune politique d’approvisionnement durable », déplore l’association de consommateurs dans une enquête. [Lire plus…]

Ndlr : C’est sûr que ce n’est pas Intermerdier, le No 1 français, qui est très regardant. Mais c’est sans importance, le meilleur remède à la surpêche, c’est la surpêche, précisément parce qu’elle détruit les stocks. Or les bateaux industriels ont besoin de cette surpêche pour exister. Et donc ils disparaîssent au fur et à mesure qu’ils ne parviennent plus à atteindre leurs seuils de rentabilité.

 
Il y avait il y a 40 ans des centaines de bateaux-usines gigantesques. Il n’y en a plus que quelques-uns aujourd’hui, une dizaine de la taille de ceux qui existaient à l’époque et une centaine bien plus petits pour s’adapter à la diminution de la pêche.
 
Les plus gros thoniers ou chalutiers périclitent les uns après les autres, parce qu’ils doivent parfois faire des semaines de mer avant de trouver de la ressource pour ne jamais rentrer les cales pleines. Alors ils font faillite. J’ai connu personnellement, il y a déjà près de 20 ans, au Grau d’Agde des thoniers à l’abandon, pillés par ceux qui survivaient encore en attendant qu’ils crèvent à leur tour. Encore dix ans avant, dans les années 90, les marins embarquaient pour des campagnes de deux mois et le capitaine faisant le partage certains percevaient 40’000 francs. En 2000, les marins embarquaient sur ces thoniers, non seulement la plupart du temps la campagne ne payait meme pas le gasoil (certains bateaux consomment jusqu’à 17’000 litres par jour) et donc les marins n’étaient tout bonnement pas payés, mais j’ai même connu un exemple où ce sont les marins qui ont payé chacun 1500€ pour sauver le bateau.
 
Donc là les plus gros bateaux font faillite les uns après les autres faute de rentabilité et lorsque les stocks seront épuisés, ils auront disparu. Les stocks se reconstitueront sur une quarantaine d’années, et alors il faudra réinvestir si on veut à nouveau surexploiter, mais d’ici-là tellement de choses auront changé dans l’alimentation humaine que la question sera bien différente et la pêche industrielle sera bien moins intéressante.
 
La surpêche, c’est l’avenir du poisson.
Short link : https://lmc.today/9j8l