Les critiques suscitées par la Banque centrale européenne (BCE) après le lancement de sa politique d’assouplissement quantitatif sont soit dénuées de fondement, soit confuses, ou accordent plus de poids à des dangers hypothétiques qu’aux risques réels. Par Jean Pisani-Ferry.
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Ndlr : Je ne suis personnellement pas tout-à-fait d’accord sur tout mais, globalement, c’est à peu près ce que je dis à longueur de temps partout. Monsieur Jean Pisani-Ferry, pour avoir lu son magnifique rapport, est quelqu’un qui a une très forte conscience de la société. Et son rapport n’a d’ailleurs que deux défauts majeurs : 1) Il prône le retour à l’emploi, ce qui induit que ce Monsieur n’a pas encore compris que l’emploi c’était terminé. Et quand il dit que « si nous avons 10% de chômage cela signifie que nous avons 90% d’emploi », il ne comprend pas que nous avons 90% d’emploi de ce qui reste, qui ne représente plus grand-chose sur la masse d’actifs. 2) Il parle du développement économique des dix prochaines années, alors qu’en réalité, ce qu’il faudrait, c’est exploiter ces dix prochaines années pour préparer au développement économique des dix suivantes, qui seront autrement plus douloureuses, subissant de manière bien plus flagrante la singularité technologique et scientifique. Pour le reste, je recommande la lecture de son rapport pour voir à quel point il est sensible à l’état réel de notre économie et la véritable position de la France dans l’échiquier économique mondial. Et là encore il démontre qu’il fait preuve d’un certain réalisme, même s’il est encore un peu planté dans le XXème siècle. Non pas parce qu’il ne réalise pas que l’avenir sera différent…mais parce qu’il n’arrive pas à avoir une vision claire d’un autre système plus porteur d’avenir.