Macron en Corse : Pourrait-elle s’en sortir seule ?

Macron en Corse : Pourrait-elle s’en sortir seule ?

En déplacement pour deux jours en Corse, Emmanuel Macron va rencontrer les dirigeants nationalistes ce mardi. L’occasion de discuter notamment des relations entre l’État et l’île de Beauté. Y sera-t-il
[ Lire plus… ]

Ndlr : Ces chiffres ne tiennent compte que des faits actuels. Mais en réalité, en cas d’indépendance, des tas de choses financées par les subventions qui servent à la France disparaîtraient, comme la base militaire, qui sert aujourd’hui essentiellement à l’OTAN, financée par les subventions et encaissée par l’Etat.   Mais aussi les contraintes et limites fiscales imposées par la France disparaîtraient. Avec 37% d’immobilier en résidence secondaire, il serait par exemple facile de lever une taxe sur les enceintes, clôtures, haies, murs. Par exemple 60 centimes par mètre de long et de hauteur. Vous avez 1000 mètres de clôture de 2 mètres de haut ? BAM >> 1200€ de taxe.   D’une manière générale, de taxer la résidence secondaire réduirait l’attrait de l’île pour l’acquisition immobilière, d’autant que les nationalistes instaureraient un délai de carence de 5 ans de résidence avant de pouvoir acheter quoi que ce soit. De fait, les prix de l’immobilier baisseraient et les jeunes qui héritent des terres n’auraient plus besoin d’en vendre pour payer leurs impôts et acheter leur maison. Ce qui stimulerait le secteur agricole.   In fine, il ne faut pas perdre de vue que c’est la France qui, au 19ème siècle, a ruiné l’économie corse pour la mettre au pas, pour la rendre dépendante, en décrétant que toutes ses exportations, nombreuses à l’époque, la Corse était une économie florissante, devaient passer par la métropole et seraient lourdement taxées. Du coup, les productions corses ont vu leurs prix exploser et ses exportations se sont effondrées.   En compensation, Napoléon a envoyé un administrateur pour aménager la fiscalité successorale pour maintenir la population sur l’île malgré la désagrégation de son économie : https://www.corsematin.com/article/corse/tout-ce-qu%E2%80%99il-vous-faut-savoir-sur-ces-fameux-arretes-miot ; Hollande a prorogé l’abolition de ces avantages jusqu’en 2027 et 2028, mais déjà aujourd’hui, en raison même des avantages fiscaux, il était si intéressant de posséder une maison sur l’île que les riches se sont rués dessus, faisant exploser le prix de l’immobilier, empêchant les jeunes d’acheter ou même de conserver indemnes les biens hérités.  Et d’abolir l’avantage fiscal viendrait encore aggraver les choses, puisque même si le prix de l’immobilier baissait un peu, la charge successorale serait d’autant plus insupportable. Les nationalistes demandent donc de pouvoir légiférer de manière conséquente aux paramètres territoriaux qui prévalent sur l’île et pas selon les normes jacobines françaises dont l’objectif est l’écrasement des identités locales. De facto, en obtenant l’indpendance, la situation économique de l’île changerait radicalement.   Maintenant, autant l’autonomie est dans l’intérêt de la France et de la Corse, autant l’indépendance est inacceptable pour la France, qui n’hésiterait pas à faire la guerre pour ne pas perdre la Corse; La zone maritime d’influence économique autour de l’île est d’importance géostratégique bien trop considérable pour y renoncer. De perdre la Corse serait presque aussi douloureux que l’Algérie, en raison du positionnement de l’île. Autant dire que ça ne se fera jamais. Ou alors il faudra un autre type d’Europe, une Europe des régions et c’est l’Europe qui récupérerait alors cet avantage géostratégique.   Et ça d’autant que si l’île venait à retrouver son indépendance, elle n’en ferait rien de cette zone économique. Ce serait donc contre-productif, parce que au travers de la France, l’île se valorise grâce à cette zone économique qui ne vaudrait rien si elle n’était pas française.   Reste à lui donner les moyens de son indépendance… pour qu’ils ne cherchent plus à l’être.

Short link : https://lmc.today/8ruj