La Turquie relève de 140% les droits de douane sur les boissons alcoolisées américaines

La Turquie relève de 140% les droits de douane sur les boissons alcoolisées américaines

La Turquie a doublé les droits de douane qu’elle exige pour l’importation de plusieurs catégories de produits américains, voitures, alcool et tabac, notamment, annonce mercredi le journal officiel. [Lire plus…]

Ndlr : Voilà que les américains vont perdre un marché de plusieurs litres ! Déjà que Apple va perdre les ventes de plusieurs centaines d’iPhone… En réalité Erdogan collectionne les erreurs depuis des années, son action était purement populiste, donc court-termiste et il est arrivé au bout du terme, tout simplement.

C’est dire à quel point Erdogan n’a aucune pierre d’achoppement pour répliquer aux américains. La Turquie est une grande économie, mais profondément dépendante des investissements étrangers et des partenariats économiques, c’est un sous-traitant. Ce qui la place de facto dans une situation de subordination. Si elle ne fonctionne pas comme ses commanditaires l’entendent, rien ne les oblige à contracter avec elle. Et comme Erdogan sait pertinemment qu’il a tout à perdre en renonçant à l’OTAN, puisque comme je l’ai expliqué précédemment pour pouvoir adhérer aux BRICS il lui faudrait accepter de se tourner vers ses ennemis jurés que sont la Syrie et l’Iran pour qu’ils deviennent ses alliés, maintenant que les USA lui ont démontré qu’ils n’en avaient rien à faire, il se retrouve contraint à agir de toutes les manières… tant qu’il ne renonce pas à l’OTAN ! Et donc, de facto, à l’Europe, face à laquelle il passerait du coup dans le camp adverse, devenant l’ennemi.

Erdogan a hérité d’une Turquie en pleine croissance, en confiance avec le monde occidental. Il a cru que c’était la Turquie qui était forte et qu’il pourrait utiliser cette puissance pour parvenir à ses fins. Là, il est dans le mur, il n’y a pas d’alternative et c’est soit sa démission qui sauvera son pays, qui peut encore très provisoirement être sauvé par une gouvernance normale d’un homme normal, soit c’est le sort du Venezuela qui l’attend à court terme. Et je doute fort que ça aille beaucoup mieux si il changeait son fusil d’épaule, tout simplement parce que la confiance est rompue. Même s’il revenait à une ouverture plus favorable, les investissements étrangers ne retrouveraient certainement pas leur niveau qu’il était parvenu à leur faire connaître.

Après 12 ans de croissance vertigineuse, considérée comme « miracle économique » par le « génie » Erdogan, qui n’était en réalité qu’un signe évident de surchauffe en raison de la dilapidation des acquis prudents et patients des gouvernances précédentes, le PIB turc est passé de 200 milliards en 2001 à 950 milliards en 2013… Pour se retrouver stagnant à 860 milliards dès 2015. Une chute de près de 10% en deux ans, une très sérieuse récession catastrophique, qui trouve sa source dans l’effondrement des exportations, en raison de la guerre à ses portes et les flots de réfugiés, bien sûr, mais également de la perte de confiance en Erdogan qui se pose en autocrate totalitaire islamiste, ce que le monde occidental dont la Turquie dépend totalement, n’apprécie pas.

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