Grâce de Jacqueline Sauvage : «Hollande a préféré une justice privée à une justice démocratique»

Grâce de Jacqueline Sauvage : «Hollande a préféré une justice privée à une justice démocratique»

Malgré sa compassion pour Jacqueline Sauvage, l’ancien magistrat français Philippe Bilger voit dans la grâce accordée par François Hollande une atteinte à l’autorité de la justice sous le poids de l’émotion et des pressions médiatico-politiques.
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Ndlr : C’est ridicule, le rôle de la justice est de condamner, pas d’appliquer les peines. La grâce présidentielle est un privilège souverain qui n’a rien à voir avec la justice. Le condamné reste condamné, il est juste libéré de sa peine, ce qui ne compromet en rien la justice.  Ce n’est pas comme si le président avait décrété que le procès est nul et non avenu ou blanchi le condamné. Non, il s’agit juste de faire grâce de la peine, pas de la condamnation. Au demeurant, il est quand même pour le moins spécieux de qualifier la décision de Hollande de « justice privée » opposée à la « justice démocratique » alors que c’est sous la pression de la rue qu’il a pris sa décision parfaitement justifiée. La démocratie, c’est la population, pas ses institutions.  Si cette décision remettait en cause l’institution de la justice, j’abonderais dans le sens de Philippe Bilger, qui a tout mon respect d’opposant progressiste, mais ce n’est absolument pas le cas et, au contraire, je pense qu’en s’opposant à sa décision, Philippe Bilger cherche à « privatiser » la justice en décrétant que la sanction lui appartient exclusivement, reniant alors précisément sa fonction démocratique. Hollande, en se soumettant à une pression populaire croissante (pétition de plus de 300’000 signatures, des manifestations, d’ampleur variable mais quand même conséquentes, un peu partout, des dizaines de pages sur les réseaux sociaux, etc. ) a écouté la population et c’est ça la démocratie.  Le rôle de la justice est de rendre justice au peuple, pas de s’approprier les sanctions pour son auto-justification. En imaginant qu’un jour nous n’en ayons plus besoin, nous la dissoudrions, évidemment. La justice n’a pas à se suffire à elle-même, elle est un instrument du peuple.

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