Subventions mondiales à l’agriculture : la FAO appelle à un changement de paradigme

Subventions mondiales à l’agriculture : la FAO appelle à un changement de paradigme

(Agence Ecofin) – Dans le monde, l’agriculture fournit environ 4 % du PIB. Si jusqu’ici, ce secteur vital permet de nourrir une population globale en hausse, grâce des appuis financiers importants des gouvernements, les modes de production sont de plus en plus questionnés avec l’émergence des préoccupations environnementales et sociales. [Lire plus…]

Ndlr : On le sait depuis des décennies, le système de subventions de l’alimentation chez nous, qui ne représente du coup plus qu’une portion congrue du budget des ménages, concurrence l’agriculture des pays en développement, qui n’ont pas les moyens de la subventionner. Et donc ça fait que leur agriculture, qui est pourtant la clé de la transition écologique en plus du développement économique, ne peut se développer, les fermes sont soit uniquement familiales et de très petite production, soit elles ne fonctionnent tout simplement pas. Ou alors c’est de l’agriculture industrielle à très grande échelle et profondément anti-écologique. Le constat est cru : les populations des économies avancées ont perdu le lien avec le vrai prix de leur nourriture, trop bon marché, pour qu’il puissent acheter des masses d’autres choses pour créer de l’activité économique et donc de l’emploi. C’est la société de surconsommation.

Il faut donc s’interroger sur la distribution de ces aides. Plutôt qu’une politique agricole régionale, comme la PAC en Europe, il faudrait une politique agricole mondiale et répartir tout ceci sur l’ensemble des pays, en prenant en considération l’empreinte environnementale et l’incidence sociale de chaque production. La conséquence immédiate serait un renchérissement des denrées secondaires, comme la viande (non, la viande n’est pas l’élément principal d’un plat, c’est aussi une déviance de la société de surconsommation) ou végétales très polluantes, comme le riz, d’au moins 40%. Tout le reste des produits renchérirait dans une moindre mesure, mais l’agriculture pourrait exister partout et nourrir les populations. Par ailleurs, d’avoir une nourriture plus chère réduirait mécaniquement le gaspillage alimentaire. A ne pas s’y tromper, si nous gaspillons 900 millions de tonnes de nourriture chaque année, le 90% de ce volume est du fait de moins de 20% de la population mondiale.

Short link : https://lmc.today/b4kg