Project Silica : le stockage des données sur verre selon Microsoft

Project Silica : le stockage des données sur verre selon Microsoft

Eau bouillante, micro-ondes, décapage… Les ingénieurs de Microsoft ont effectué les tests les plus poussés pour abîmer ce nouveau support de stockage, mais cette plaque de verre pourrait être la…
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Ndlr :

C’est crucial ce genre d’inventions. Il faut comprendre que si les grecs, les egyptiens, les romains et même ceux du néolithique nous ont laissé des masses d’informations, sous formes de papyrus, de tablettes, de dessins rupestres, de fossiles, de restes de poteries, des mosaïques et même des constructions colossales, le 20ème siècle ne conservera pour ainsi dire rien.

Le 20ème siècle est celui qui a fourni le plus d’information de l’Histoire de l’Humanité. Une MASSE de connaissances absolument colossale et pourtant pour certaines spécialités déjà 80% du patrimoine a disparu irrémédiablement, comme dans le cinéma où plus de 80 des films avant 1930 ont tout bonnement disparu, définitivement. Certains savent qu’ils ont existé parce qu’une ligne sur un registre en parle, mais rien de plus, on ne sait même plus ce qu’ils contenaient.

Et, bien évidemment, pas la peine de compter sur des fossiles, ce n’est pas la passoire en plastique de Mamie ou la spatule en bois made in Romania que les archéologues du futur retrouveront fossilisés. Ni même nos bâtiments, qui n’ont aucune chance de traverser les âges. Si les aqueducs romains, le Parthénon, les pyramides ou le Colisée ont été bâtis pour durer, ce qui a été construit au 20ème siècle ne dure pas, peut-être un siècle, voire deux, pas plus.

Quand aux photos et données numériques, alors là.. .quand j’étais en apprentissage d’électronicien RTV, un jour entre dans le magasin un représentant, tenant un machin rond et brillant d’une douzaine de centimètres de diamètre et il l’envoie à travers le magasin comme un frisbee, sûr de lui, pour montrer comme, enfin, l’humanité avait trouvé LE support du futur. Fini les sillons qui craquent, les disques rayés, voici le Compact Disc. Même si on lui a marché dessus, qu’on a fait des petites rayures, il marche encore. Et si nécessaire on peut le réparer avec un vernis spécial. C’était l’euphorie. J’ai branché son appareil Philips qui venait de sortir sur une chaîne Marantz, on a fait des essais, finalement assez peu concluants, ça n’avait pas de pêche, on avait le sentiment d’entendre les 600T/min dans le son, mais ça marchait.

…30 ans plus tard le numérique a rattrapé, puis considérablement dépassé, l’analogique. Au point que le son que l’on enregistre sur des vinyles aujourd’hui est meilleur que celui qu’on enregistrait sur les vinyles d’origine. Mais le CD, lui, même sans l’écouter il s’use, les données se perdent. Alors que des disques 78 tours de 1930 sont encore en parfait état. Pire que tout : certains supports ne sont tout bonnement plus lisibles. Les formats ont évolué, la technologie aussi et il existe tout un fatras de données informatiques sur divers supports, des disquettes de diverses tailles, des Zip, des CD, avec des formats échus et tout ceci ne peut tout simplement plus être lu même quand la donnée brute serait encore accessible.

Rien, absolument rien, au 20ème siècle, n’est pérenne et il est urgent au 21ème siècle de sauver ce que le siècle de la connaissance, la préhistoire de la civilisation, nous a laissé. Et le verre répond à cette caractéristique. Les premières gravures analogiques sur verre datent de plus de 20 ans et n’ont tout simplement connu aucune évolution de leur qualité, et ce même en mauvaises conditions de stockage. Tant qu’il n’y a pas d’abrasion, pas de choc, la donnée reste intacte, pour des millénaires. Un matériau millénaire pour des données appelées à devenir millénaires. Imaginez vos descendants visionnant ce film, Superman, dans 300 ans… .

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