L’intelligence artificielle nous rend-elle plus intelligents ou plus bêtes ? C’est la question clé alors que cette révolution s’ancre toujours plus profondément dans le tissu économique et social. Il y a un affrontement titanesque entre optimistes et pessimistes sur la question de savoir si l’IA aura un impact positif ou négatif sur notre intelligence et nos vies. Un facteur humain pointe déjà dans une direction. [Lire plus…]
Ndlr : C’est faux, c’est une croyance, c’est juste qu’il change d’intelligence. L’humain n’a jamais été aussi intelligent qu’aujourd’hui. Seulement hier son intelligence résidait en sa capacité de raisonner de manière endogène, alors que de plus en plus il raisonne de manière exogène. Il est de moins en moins autonome, mais accède à beaucoup plus de connaissance, maîtrise beaucoup plus de sujets. Ca fait que l’outil de mesure de l’intelligence, déjà absurde à la base, est de plus en plus inadapté.
L’humanité est parvenue jusqu’à aujourd’hui avec un QI moyen de 100, ce qui n’est pas terrible. Et ça impliquait que les esprits se confrontent au lieu de s’additionner. Les humains se sont toujours organisés en structures, en congrégations, par appartenance, avec leurs propres codes pour identifier leurs semblables. Même en étant très compétent et intelligent, il est difficile de se faire passer pour un professionnel, quel que soit son métier. On peut tenir un propos à un sociologue, un géographe, un médecin, un juriste, qui va le passionner, mais il saura instantanément que même si ce qu’on dit est très pertinent qu’on n’appartient pas à sa congrégation, nous ne sommes pas de même appartenance.
Avec l’IA, l’intelligence devient universelle, via les réseaux. Chaque individu n’est plus qu’un groupe de synapses qui s’additionne au réseau neuronal global, tout un chacun accédant à l’ensemble des capacités qu’il lui apporte. Et ça fait que dans l’avenir le QI moyen sera de 500 ou 1000, certains experts exaltés parlent de 10 000. Désormais, l’intelligence consiste à accéder à la réponse à la problématique posée. Et grâce à l’IA et les réseaux, le gars qui n’a que deux neurones, invalide aujourd’hui, peut être fonctionnel normalement dans la société. Bien sûr, il y a des individus plus intelligents que les autres qui accèdent plus facilement à la connaissance, mais le Delta d’intelligence du plus bête au plus intelligent se limite à leurs propres capacités, alors que l’interaction du réseau permise par l’IA représente bien plus d’intelligence.
Grâce à l’IA n’importe qui est désormais capable d’écrire un texte pertinent, de corriger son propre texte s’il contient des fautes, de créer une image d’illustration, même un petit film, de résoudre une équation, même complexe, etc… choses inaccessibles au commun des mortels. Celui qui était capable d’écrire sans faute, de réaliser une image d’illustration ou un petit film, de résoudre une équation complexe, jusqu’à aujourd’hui, était un savant, quelqu’un de rare dans la population, désormais c’est la norme. Jusqu’à présent l’intelligence résidait dans la possession de la connaissance nécessaire pour résoudre des problèmes, avec l’inconvénient que cette connaissance n’était pas mise à jour, c’était de l’acquis qui nous suivait toute notre vie, jusqu’à l’absurde parfois. Désormais l’intelligence réside dans la capacité d’accéder à la connaissance nécessaire pour résoudre un problème. Et c’est bien plus efficace, parce qu’accessible à bien plus de monde, qui interagit plus et la connaissance est actualisée en permanence.
La réponse à l’effondrement du test PISA ne consiste pas en le renforcement de l’école, qui est un concept obsolète depuis plus d’un siècle, mais en rendant obligatoire l’accès à internet, par le smartphone ou la tablette, lors du parcours d’apprentissage de l’apprenant, qui n’est plus un élève mais un individu en développement.
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