Euro, Ecu, Franc, quand Marine Lepen dit absolument n’importe quoi !

Euro, Ecu, Franc, quand Marine Lepen dit absolument n’importe quoi !

Lors de son débat face à Emmanuel Macron, la candidate Front national s’est emmêlé les pinceaux au sujet de son projet qui vise à faire de la monnaie unique, une monnaie « commune ». Une faille immédiatement exploitée par son adversaire du soir.
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Ndlr : Je partage cet article, parce qu’il est édifiant sur certains points, en particulier la teneur de l’ECU, qui n’était pas une monnaie, mais un indice de référence, ce qu’on appelle une « unité de compte ».  Et je le ressasse inlassablement aux bas du front du FN qui me ressortent à tours de bras « qu’avant l’Euro il y avait l’ECU  et que ça marchait  bien » alors que l’ECU n’était que le référentiel pivot du Système Monétaire Européen https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_mon%C3%A9taire_europ%C3%A9en Il permettait à une entreprise exportatrice d’indiquer en ECU la valeur de son document, facture, devis ou toute autre forme d’échange, comme une proposition d’échange d’actions, par exemple. Ainsi, on ne convertissait pas par le taux de change, mais d’un simple coup d’oeil, l’entreprise en marks lisait la valeur du document en francs.  Et avec cet échange, on s’aperçoit que Lepen ne fait que colporter les légendes urbaines sur l’euro, qui aurait explosé le coût de la vie et qui est une monnaie des banques et pas des citoyens (sic) alors que, précisément, les banques n’ont pas de « monnaie de banque », mais diverses unités de compte, l’euro n’étant qu’une devise parmi d’autres, susceptible de faire tout ou partie d’un panier de valeurs représentant alors une unité de compte. L’euro n’a aucune utilité particulière pour les banques. C’est donc une idée techniquement absurde qu’il faut absolument se sortir de la tête.  En réalité, pour simplifier, il n’existe qu’une seule monnaie sur le monde. Ce avec quoi on paie nos achats et nos dépenses, nos factures, est toujours la même unité : la monnaie  ! Et la part de la masse monétaire mondiale appartenant à chaque pays prend alors un nom spécifique pour l’identifier par rapport à la masse totale. Et, poru les banques, chacune de ces devises n’a strictement aucune utilité d’un point de vue technique, elles ne sont qu’un produit. Une banque ne fait aucune différence entre une devise, une paire de chaussures ou une assurance-vie. Ce sont juste des produits, avec leurs specifités, leurs avantages, leurs inconvénients propres, c’est tout.  Enfin, quand Monsieur Waechter, l’économiste, dit qu’il ne comprend pas ce que signifie baisser la monnaie pour augmenter les exportations, c’est un autre serpent de mer exploité inlassablement par tous les populistes, pas seulement ceux du FN. Une assertion qui prétend que puisqu’on baisse la monnaie, on devient mécaniquement plus compétitif. Ce qui est bien évidemment absurde, puisque tous les intrants coûtent plus cher. Le coût de la vie étant plus élevé pour les ménages, les salaires aussi, donc le prix de revient est le même, donc le prix de vente aussi.  On l’a vu, l’euro a perdu plus de 25%, ça n’a rien changé. De même, les économies les plus compétitives, comme la Suisse, sont les économies qui ont les monnaies les plus fortes. Quand une baisse survient, elle produit un court moment favorable à l’exportation par l’effet de stock, les produits sur le marché ayant été fabriqués avec des matières premières payées alors que la monnaie était forte et le produit final étant vendu avec la monnaie faible. Mais dès que le stock est terminé, il faut une nouvelle baisse pour reproduire l’effet. Ce qui revient à ruiner le pays qui perd en crédibilité. Le taux sur sa dette explose, jusqu’à ce que l’Etat ne puisse plus se financer, voir ne plus assumer le service courant de la dette et c’est alors la faillite.

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