Délit d’entrave – « On ne regrette jamais d’avoir un bébé, tu m’entends ? » : on a appelé IVG.net

Délit d’entrave – « On ne regrette jamais d’avoir un bébé, tu m’entends ? » : on a appelé IVG.net

Actualités SOCIÉTÉ : IVG – Jeudi 1er décembre, le gouvernement se lance dans l’élargissement du délit d’entrave à l’interruption volontaire de grossesse. Une dérive symbolisée par le site IVG.net, pseudo-« plate-forme » de renseignement sur l’avortement particulièrement bien référencée que nous avions testée.
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Ndlr : Si on va sur le site http://ivg.net on tombe sur un magnifique site, très pro, très propre, très officiel, très « organisme d’accompagnement à but non lucratif ». Mais si on lit, on comprend très vite de quoi il retourne, par exemple avec la définition, pour le moins… particulière, de l’IVG :  « L’Interruption Volontaire de Grossesse est un acte médical encadré, qui comporte des risques médicaux et psychologiques » …Edifiant ! Il y a quelques années, j’avais exploré le site. Et on y trouve des articles disant qu’en réalité de nombreuses femmes meurent des suites de l’IVG, mais que c’est caché, pour des raisons politiques évidentes. On y apprend que nombre de femmes deviennent folles, que la plupart ont besoin d’un traitement psychologique parce qu’une femme c’est fait pour devenir mère et pas pour avorter. C’est carrément ahurissant, proprement scandaleux.  Et si la femme qui aboutit sur ce site à la recherche d’info (elle peut d’ailleurs difficilement aboutir ailleurs, vu les moyens mis dans le référencement) et qu’elle demande de l’aide, alors on ne va plus la lâcher, on va lui expliquer à quoi elle s’expose, pourquoi elle ne doit pas le faire, que de faire ce choix est très grave, on va la culpabiliser, lui faire peur, jusqu’à ce que finalement elle renonce et que les tenants du site aient alors accompli leur devoir conformément aux préceptes de leurs croyances.  Ils ont bien évidemment parfaitement le droit d’être contre l’IVG, c’est aussi ça la démocratie, même si ce droit ne leur donne pas celui d’interdire l’IVG à celles qui sont pour, l’avortement relevant inconditionnellement du droit de la femme a disposer de son corps. Mais ce qu’ils n’ont pas le droit de faire, c’est de piéger la femme en recherche d’information, qui doit prendre une décision difficile, éventuellement pénible, connaît une période psychologiquement éventuellement violente et profiter de sa faiblesse pour la culpabiliser et la faire changer d’avis en lui tenant des propos tout simplement mensongers et sans qu’il leur soit demandé leur avis.  Déjà, si le site est anti-IVG, il ne se fait pas passer pour un site d’information sur l’IVG, mais pour un site d’information sur les raisons de leurs positions anti-IVG. Ce n’est pas : « on va vous dire ce qu’est l’IVG », avec une litanie de mensonges derrière, mais plutôt : « nous sommes contre l’avortement, voici pourquoi » et suivent derrière de vraies informations, sur leurs croyances, leurs vision de la société. Et si la femme demandeuse veut en savoir plus, qu’il lui paraît qu’elle pourrait être sensible aux arguments, elle prend contact et l’échange peut avoir lieu, sincère et juste et elle prendra sa décision en connaissance de cause.  Ce site est, à mon sens, de toute façon illégal, puisqu’il se rend coupable à minima d’abus de faiblesse, de publicité mensongère, de harcèlement moral. Largement de quoi le faire tomber sans même cette extension au délit d’entrave.  Comme cela ne suffit pas, voilà pourquoi j’ai décidé d’être favorable à cette extension à la loi sur le délit d’entrave qui ne compromet pas la liberté d’expression et de publication, mais garantit simplement le droit d’accès à la femme à de l’information authentique pour qu’elle puisse librement prendre sa décision, préalable indispensable pour que son avortement (ou sa grossesse), se passe du mieux possible, sans sentiment de culpabilité inutile.

Short link : https://lmc.today/mhoj