Dans les vingt années qui viennent, des montants colossaux, estimés à environ 9 000 milliards d’euros, vont être transmis, par héritage, d’une génération à une autre. L’ampleur de ce « grand transfert » inquiète les économistes, et interroge nos politiques fiscales en matière de succession. [Lire plus…]
Ndlr : C’est un choc économique absolument énorme qui se prépare, dont le problème n’est pas tant le montant, mais que cela va accentuer gravement l’inégalité. Une masse d’héritiers, pour la plupart déjà à la retraite, va s’enrichir brutalement. Et donc la société va se retrouver à un nouveau mur : une nouvelle génération de riches vieux face aux jeunes actifs avec une fracture d’autant plus grande. Il est urgent de réfléchir à des solutions, par exemple à une détaxation progressive selon l’âge des bénéficiaires. Avec des parts réservataires variables selon l’âge des héritiers, plus ils sont âgés, plus la part dont ils peuvent hériter est faible et taxée, même en ligne directe, pour favoriser plutôt les petits-enfants et les arrière-petits-enfants. Une part réservataire libre devrait également être prévue, pour que quelqu’un qui souhaite transmettre quelque chose à l’enfant d’amis, voisins, pauvres, qu’il voudrait soutenir, aider, puisse le faire sans que l’Etat ne ponctionne 60 %, éventuellement avec une taxation progressive selon l’âge de l’actif. Transmettre à un jeune pauvre de 15 ans pour lui permettre de faire des études, lancer son entreprise, se lancer dans la vie, n’a pas le même effet que transmettre à quelqu’un de 50 ans qui a déjà une carrière derrière lui, c’est trop tard pour l’aider à faire sa vie. Taxer le jeune n’est donc pas normal, taxer le plus âgé, si, d’autant que ça favorise la justice sociale. A noter que de capter 30 % de cette manne réduirait la dette souveraine de 80 %.
