Aider les riches = aider les pauvres : une équation juste ?

Aider les riches = aider les pauvres : une équation juste ?

Transformation de l’ISF, création d’un Prélèvement Forfaitaire Unique : telles sont les mesures du nouveau projet de loi de finances présentées comme des cadeaux aux plus aisés.
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Ndlr : Je ne suis pas d’accord, de présenter les choses avec cette définition est trompeur, parce que ça laisse penser que c’est une fonction économique favorable aux riches alors qu’elle est favorable aux pauvres. La théorie du ruissellement (trickle down) est plus générale que ça et signifie que plus il y a de riches, moins il y a de pauvres et plus les riches sont riches et moins les pauvres sont pauvres.  Cette manière de présenter cette thèse consistant à penser que de baisser les impôts des riches va les inciter à investir et donc à créer de la richesse pour les pauvres est récente, imposée par les néo-libéraux dans les années 80. Mais tous les grands auteurs parlent du fait que là où il y a des riches la pauvreté recule avec une économie capitaliste fonctionnelle. Ca peut se discuter, il n’en reste pas moins que tout au long des Trente glorieuses, ça a fonctionné, n’en déplaise à Mélenchon (dans son échange avec Edouard Philippe : http://www.lesinrocks.com/2017/09/news/video-revoir-lintegralite-du-debat-melenchon-philippe/ ). C’est donc que c’est possible. De dire que ça n’a jamais marché est tout simplement faux. Non seulement ça a marché, mais ça a même particulièrement bien fonctionné. Seulement la création de richesse était redistribuée.   Le ruissellement ne se fait pas par magie, les gens qui habitent en Suisse à côté de chez Ingvar Kamprad depuis des décennies ne sont pas devenus plus riches pour autant. L’égalité ne s’attrape pas comme une grippe. Et il se trouve qu’aujourd’hui les entreprises redistribuent 40% moins de la création de richesse qu’elles génèrent, en raison de l’effondrement du nombre d’heures travaillées par des humains en proportion de la création de richesse. Ce Delta va directement dans la poche des riches qui s’enrichissent de plus en plus. Là-dessus vient se cumuler le fait que l’optimisation fiscale est facilitée par la révolution numérique, donc sur ces gains qui augmentent, les riches ne paient plus d’impôts. Et comme il est désormais facile d’être fiscalement domicilié ailleurs, ils paient leurs impôts ailleurs.  Ce qui fait que non seulement les pauvres n’ont plus leur part, mais en plus ils doivent l’assumer plus largement qu’avant. Au lieu de réduire l’impôt sur les sociétés comme veut le faire Macron il faut au contraire l’augmenter. Les sociétés n’ont jamais dégagé autant de bénéfices, des dizaines de milliards… et elles n’ont déjà jamais payé aussi peu d’impôts qu’on va encore les leur baisser. C’est sûr, pas de trickle down possible dans ces conditions. Tout ce que va faire ce gouvernement c’est creuser l’inégalité ce qui tuera la croissance en raison de la baisse du pouvoir d’achat des déciles inférieurs.   C’est simple à comprendre, étant les plus nombreux, il ne sied à personne que les pauvres soient pauvres, il vaudrait mieux pour tout le monde qu’ils soient riches, y compris pour les riches puisque ce sont eux qui possèdent les instruments économiques dans lesquels les pauvres dépensent leur pouvoir d’achat.   Dans son diagnostic de la politique du gouvernement, Pierre Madec dit exactement ce que je soutiens depuis le début, à savoir que le problème de ce gouvernement et qu’il n’y a pas de réciprocité. Il fait des cadeaux aux riches, mais en échange ils n’ont aucune obligation. Mais il ne va pas assez loin, parce qu’en plus il prend et contraint les pauvres, par exemple en serrant la vis aux chômeurs, comme si ça allait créer de l’emploi par magie alors que ça donnera surtout du suicide, mais sans offrir une quelconque avancée sociétale en échange.   C’est simple, c’est clair : CA NE PEUT PAS MARCHER ! C’est très exactement ce que nous vivons depuis 30 ans, mais en pire.

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