Englué dans une montagne de dettes s’élevant à plus de 60 milliards d’euros, le groupe EDF, exploitant du parc nucléaire français et premier fournisseur d’électricité du pays, est virtuellement en faillite. Une situation qui nécessite un soutien rapide et massif de l’Etat, lequel détient 83,6 % du capital de ce géant de l’énergie. L’octroi d’une aide publique importante à l’entreprise nécessite toutefois l’accord de la Commission européenne. [Lire plus…]
Ndlr : Résumons un peu la mauvaise gestion perpétuelle de EDF, entre malversations, mauvaise foi, manigances :
- A l’installation du nucléaire, il a coûté l’équivalent de 300 milliards d’euros, entre la construction des réacteurs et l’adaptation du réseau à des sources localisées d’une puissance colossale.
- Bon an mal an, entre les subventions indirectes, les manigances diplomatiques, la recapitalisation d’Areva… le nucléaire a coûté 150 milliards.
- Une géopolitique complexe qui a entraîné la mort de millions de gens, contaminant l’environnement du Niger où l’espérance de vie a été maintenue en-dessous de 40 ans durant des décennies, en raison de la pollution de l’eau, l’air, la terre. Mourir d’autre chose que du cancer relevait du coup de chance.
- Durant des décennies, jusqu’à tout récemment, EDF a sous-facturé l’énergie, pour faire croire que le nucléaire était une énergie bon marché et ainsi en faire une industrie vendable. Ce faisant, du retard de financement des mises à jours et du démantèlement a été accumulé.
- Pour protéger son industrie, l’entreprise à lutté de toute sa puissance contre les énergies renouvelables, partant du principe que le nucléaire c’est propre, qu’il n’y a besoin de rien d’autre, nous faisant prendre un retard considérable sur le sujet, alors que la France y avait de l’avance. Des milliards et des milliards dilapidés en lobbyisme.
- Alors même que les coûts du nucléaire ont explosé, EDF s’est acharné à vouloir vendre des EPR pour des sommes délirantes, une politique qui n’a pas fonctionné et a brûlé un nombre considérable de milliards.
- Ajoutons à cela les coûts du monopole, comme l’électricité gratuite à vie pour ceux qui se sont retrouvés privés de leur cours d’eau, détourné pour alimenter une centrale.
- Des conditions de retraite absolument uniques, des avantages innombrables pour les salariés, EDF a mené grand train, brûlant des montagnes de milliards pour faire miroiter au monde une industrie si prolifique que c’en était Byzance. La voilà aujourd’hui surendettée.
- Et d’ici la fin du siècle, le nucléaire devra coûter encore 250 milliards.
- Et maintenant il est question de compromettre le déploiement des énergies renouvelables pour persister dans cette folie, louper le coche du 21ème siècle pour persister dans l’acharnement à l’erreur.
Le nucléaire fait partie intégrante de la transition, mais à condition de ne pas construire de nouveaux réacteurs en France où EDF l’a tué. Durant des décennies EDF a eu le contrôle total et absolu de la production d’électricité, il était même interdit de produire sa propre électricité sans l’autorisation d’EDF. Un véritable Etat dans l’Etat, un pouvoir occulte non seulement en France, mais à l’étranger. Le nucléaire est devenu une arme atomique, une arme géopolitique.
Quand on pense qu’à l’origine EDF, alors champion du monde de l’énergie renouvelable, s’opposait au nucléaire et qu’il a fallu contraindre l’entreprise pour qu’elle accepte d’y venir…
Alors oui, démanteler EDF est normal, l’Etat n’a pas à subventionner l’entreprise pour qu’elle puisse continuer ses malversations, persister à empêcher la France d’évoluer vers le 21ème siècle. Et de le faire serait de la concurrence déloyale sur le marché de l’énergie. Sans compter qu’à un moment donné un peu de bonne foi dans le prix de l’énergie ne ferait pas de mal. La France s’est assez vantée d’avoir une énergie très bon marché, alors qu’en réalité le prix de l’énergie était assumé par l’Etat, indirectement.