Exploitant à la fois les propriétés électriques et magnétiques des électrons, la spintronique a permis dès les années 1990 une explosion de la capacité de stockage des disques durs. Elle offre aujourd’hui de nouvelles pistes pour le futur des technologies de l’information.
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Ndlr : J’en avais déjà parlé avec IBM qui pense introduire rapidement sa mémoire universelle sur le marché. Une mémoire qui abolit la distinction entre le stockage et le traitement des données. Von Neumann avait édicté le principe que les programmes devaient être traités en même temps que les données, c’est-à-dire que passent au travers du processeur les données à traiter avec le bout de programme nécessaire pour ce traitement. Alors qu’à son époque, les énormes ordinateurs avaient d’un côté des fonctions, le programme et de l’autre les données à faire traiter par ce programme. Et c’est ainsi que fonctionnent nos ordinateurs modernes, les données et les programmes sont traités par le processeur dans un seul et même processus. Mais les données en cours de traitement sont traitées dans la RAM, alors que les données à traiter sont sur le disque dur, ce qui limite les capacités physiques de la machine à la vitesse de transmission du disque dur à la RAM. Avec une mémoire universelle, on traite les données directement au coeur du stockage, on ne va pas les chercher pour les amener à la RAM puis les faire passer dans le processeur, c’est le processeur qui agit directement sur les données. Ce qui est évidemment beaucoup plus rapide. Et la technologie dont nous parlons ici permet d’envisager une densité d’information 1000x plus forte. Qu’aujourd’hui. Pour imager, j’ai sur mon bureau une petite boîte, qui fait le quart d’un paquet de cigarettes. Dedans, j’ai des clés USB, pour une capacité de stockage totale de 8TB, oui, 8’000 Gigas Octets ! Vous avez un disque dur de 1T? C’est ce qu’on trouve dans les PC aujourd’hui? J’en suis fort aise, moi j’ai autant que vous sur une clé USB qui une fois enfichée dépasse de seulement 4mm du PC. Et 8000Go c’est énorme, on pourrait littéralement stocker toute la Bibliothèque nationale de France. Eh bien la technologie spinpoint va permettre de multiplier cette densité de stockage par 1000, tout simplement. L’intégralité des volumes de stockage d’une grande banque pourra se résumer à un briquet. Ce qui permet également d’envisager de considérables économies d’énergie. Parce qu’il y a seulement 10 ans, un joli disque dur faisait 500Go, la plupart du temps étaient montés des disques durs de 250Go. Il y a 20 ans, un joli disque dur faisait 32Go. Il y a 30 ans.. quelques centaines de Mo… Et chaque disque dur a une consommation. Donc plus vous avez de stockage à réaliser, plus il faut de disques durs qui vont consommer de l’énergie. Et donc plus on met dans un disque dur, moins on consomme d’énergie. A volume de stockage équivalent, un serveur d’aujourd’hui consomme environ 1000x moins d’énergie qu’il y a 30 ans où un serveur de 1000Go était littéralement un immeuble pour lequel il fallait une centrale nucléaire. Demain, une pile standard pourrait suffire à alimenter un volume de données équivalent à la BdF. Quand je dis « demain », c’est demain, parce que la mémoire universelle existe sur le marché, comme le dit l’article, c’est juste qu’elle n’est pas encore suffisamment aboutie pour se justifier dans le marché grand public.