Depuis trois ans, la pluie ne tombe presque plus entre Los Angeles et San Francisco. Un sale coup pour l'agriculture locale, mais aussi pour les habitants, qui ne pourront bientôt plus remplir leurs piscines... (Cliquez sur l'icône d'agrandissement, en bas à droite de la vidéo, pour l'afficher en plein écran)Cela fait quatre ans maintenant que la pluie ne tombe plus qu'au compte-gouttes sur la Californie. Pour les 38 millions d'habitants de cet Etat mythique, souvent habitués à ne manquer de rien, cette sécheresse historique commence à devenir angoissante. Les réservoirs d'eau baissent dangereusement, le désert gagne du terrain et de nombreux secteurs économiques sont désormais menacés. Les arbres jaunis et les cascades taries des parcs nationaux attirent moins de touristes. Les centrales hydroélectriques ont dû interrompre leur production. Et l'agriculture - une activité essentielle, puisque la moitié des fruits et légumes américains sont produits ici - a le plus grand mal à maintenir ses rendements. Les importations de produits maraîchers du Canada ont bondi de 59% entre 2009 et 2013 et la pêche est également en danger. Des millions de saumons, qui ne peuvent plus rejoindre l'océan à cause des rivières trop basses, ont été transportés à grands frais en camion jusqu'au Pacifique. Et si les choses ne s'arrangent pas, il faudra prévoir le trajet inverse en 2017, pour réinstaller les poissons sur leur zone de frayage.La situation est si tendue que le gouverneur de l'Etat, le démocrate Jerry Brown, a décidé de prendre des mesures drastiques. D'ici la fin de l'année, toutes les villes devront réduire leur consommation de 25%, sous peine d'être sanctionnées par la «police de l'eau», avec des amendes grimpant jusqu'à 10.000 dollars par jour. Pour les plus dépensières, comme la très huppée Beverly Hills, la diminution devra même atteindre 35%. Les palmiers qui ornent les trottoirs de cette cité de rêve risquent d'avoir très soif...Laura Makary