INFLAMMABILITE ET EXPLOSIVITE DE L’HYDROGENE

INFLAMMABILITE ET EXPLOSIVITE DE L’HYDROGENE

Pour qu’il y ait combustion, trois conditions doivent être respectées :

  • La présence d’un carburant en concentration dans sa plage d’explosibilité (hydrogène, propane,
    méthane…)
  • La présence d’un comburant (oxygène) en concentration supérieure à la concentration limite en oxygène
  • Une énergie d’inflammation qui dépasse l’énergie minimale d’inflammation (étincelle, point chaud …)

La concentration de carburant dans le comburant est également un facteur déterminant pour savoir si la
combustion peut avoir lieu. La concentration minimale autorisant la combustion est appelée “ Limite
Inférieure d’Explosibilité ” (LIE) et la concentration maximale est la “ Limite Supérieure d’Explosibilité ” (LSE).
La zone délimitée par la LIE et la LSE est le « domaine » ou la « plage d’explosibilité ». La concentration
limite en oxygène peut être définie comme la teneur la plus élevée en oxygène en dessous de laquelle
l’explosion devient impossible. [Lire plus…]

Ndlr : Nombre de gens ont peur de la dangerosité perçue de l’hydrogène, prenant en exemple le Zeppelin, qui a tant traumatisé l’humanité que le concept a été abandonné, faute d’hélium. Or il s’avère qu’il est en réalité bien moins dangereux que l’essence et encore moins que le diesel. Tout que n’importe quel carburant s’enflamme, il faut que le rapport stœchiométrique (le nom scientifique de « mélange », qui est trop imprécis) soit favorable. Si votre environnement est saturé ou trop pauvre en carburant, quel qu’il soit, l’inflammation n’est pas possible.

Dans le cas du Zeppelin l’hydrogène n’était pas sous pression dans l’enveloppe, ou très faiblement, quelques millibars au-dessus de la pression atmosphèrique, juste de quoi gonfler l’enveloppe. De fait, lorsque l’incendie s’est déclaré, aussitôt que l’enveloppe s’est déchirée, l’hydrogène s’est répandu et à pu s’enflammer. Et son volume gigantesque a fait que sa flamme a fait des centaines de mètres de diamètre, sa chaleur a été ressentie a des kilomètres.

Si on prend un véhicule, un bus qui circule en ville, et que l’on imagine qu’une voiture le percute au niveau du réservoir, ça ne va très probablement rien faire, tout simplement parce que l’hydrogène est sous tellement haute pression et il est tellement volatile que si le réservoir est percé, le nuage sera bien trop dense pour que le mélange puisse s’enflammer dans un premier temps, puis il va se disperser totalement en quelques secondes. Et si le réservoir n’a qu’une fuite, au pire ça fera une énorme flamme en chalumeau, comme si on allume le gaz devant le robinet d’une bouteille de butane.

Un réservoir de diesel ou d’essence contient des gaz en suspension. Si quand vous voyez un cinglé qui fait son plein en tenant une cigarette dans la même main que celle qui tient le pistolet ça ne pète pas, c’est parce que ce volume de gaz est trop dense, le rapport stœchiométrique est dépassé. J’ai vu personnellement des techniciens souder, dans la raffinerie devant chez moi durant mon enfance, sur des tuyaux dans lesquels circulait de l’essence. Ils réparaient la fuite directement sur le tuyau. Ca paraît dingue, mais comme le fluide circule, il ne peut pas s’enflammer. Mais si on laisse le gaz se détendre dans l’atmosphère, à un moment donné il va atteindre une densité idéale et pourra s’enflammer si une source suffisamment chaude, appelée « point éclair », variable d’un carburant à l’autre, est mise en contact. Et ensuite le feu pourra se propager jusqu’au réservoir puisqu’il va aspirer de lui-même l’oxygène dont il a besoin. Dans le cas d’un véhicule à hydrogène, le gaz est si volatile que l’incendie ne durera au plus que quelques secondes, potentiellement sans avoir le temps d’enflammer l’environnement. Dans le cas d’un véhicule à gaz méthane (ou butane/propane), ça va durer un peu plus longtemps, parce que le gaz est plus lourd, il ne se disperse pas, il se répand. Dans le cas d’un véhicule essence, le réservoir va exploser, parce que l’indice d’octane de l’essence fait qu’elle brûle particulièrement vite. Et pour un véhicule diesel, eh bien nous aurons un feu qui va durer des heures et il ne restera rien du véhicule et de l’environnement immédiat. Voilà pourquoi lorsqu’un camion prend feu il n’en reste plus qu’une carcasse.

Ce document explique tout ce processus d’inflammation. Et donc devrait être à même de rassurer sur la dangerosité de l’hydrogène.

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